Avoir de l’acide dans notre estomac, n’est-ce pas merveilleux ! L’acide chlorhydrique participe à la dégradation des aliments que nous mangeons et allume le «feu» digestif ce qui permet d’absorber, entre autres, la vitamine B12 et de réguler le niveau du pH (une mesure de l’acidité et de l’alcalinité) dans l’ensemble de notre tube digestif.

Avec ça en tête, nous pouvons légitimement nous demander pourquoi recommander un médicament qui réduit tout simplement la production de cette précieuse substance.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) font partie des médicaments les plus prescrits (certains sont aussi disponibles sans ordonnance) dans le monde et représentent plusieurs milliards de dollars de bénéfices pour l’industrie pharmaceutique. Dans les pays développés, ils constituent le principal traitement contre le reflux gastro œsophagien (RGO), la dyspepsie (un joli mot savant qui signifie mal digérer) et l’ulcère gastro-duodénal (celui-ci, vous devez déjà en avoir entendu parler). 

Ces produits sont en effet très efficaces pour réduire l’acidité sur le court terme cependant ils ne devraient pas être utilisés sur le long terme. Toutefois, le problème est qu’ils sont prescrits et renouvelés, année après année, indéfiniment sans tenir compte de leurs risques potentiels à long terme.

Parmi les effets secondaires de la prise chronique de ces médicaments:

Le défi

Cesser l’usage de ces médicaments peut être très difficile. Et le médecin, et son patient vont devoir s’armer de patience dans ce processus. Une dépendance physiologique s’installe et en résulte une hyperplasie des cellules de l’estomac (vous vous rappelez?), qui entraîne un effet de rebond lorsque le médicament est cessé.

Également, une dépendance psychologique peut se développer chez la personne qui poursuit le traitement par sécurité voulant éviter les symptômes très inconfortables du sevrage.

En fait, le défi est de comprendre que le phénomène du reflux est un signe de perte de fonction (production d’acide insuffisante) plutôt qu’un        hyperfonctionnement (production excessive d’acide : argument avancé pour justifier la prescription du médicament). Le manque d’acide gastrique entraîne une incapacité à décomposer les protéines alimentaires en acides aminés, un déséquilibre important du microbiote, un fonctionnement inadéquat du pancréas et une malabsorption des protéines. Le manque d’acides aminés qui en résulte peut, par exemple, avoir des répercussions sur la production de neurotransmetteurs (La sérotonine, la dopamine sont les plus connus). Votre corps a besoin de ces matières premières pour les produire.

Vous pouvez, par conséquent, vous sentir plus tendu, d’humeur maussade ou manquant de motivation.

La solution

Plus vous prenez ce genre de médicaments depuis longtemps, plus il sera difficile de vous soustraire au traitement :

1. Vous devrez demander l’aide de votre médecin.
2. Vous devrez mettre en place des stratégies pour modifier vos habitudes de vie comme réduire les niveaux de stress, faire des choix alimentaires différents, réapprendre à mastiquer correctement, réarranger vos heures de repas et donner un petit boost à votre système digestif en adoptant l’approche 5R (Retirer, Remplacer, Réensemencer, Réparer et Rééquilibrer). C’est là où je peux vous accompagner avec une démarche progressive, L’utilisation de certains produits naturels comme la réglisse DGL et l’aloès, fait partie de ma boîte à outils.
3. Vous devrez aussi considérer le problème du manque d’acide gastrique en incorporant un soutien digestif ciblé pour faciliter la digestion des protéines.

En résumé, vous avez compris que rétablir un fonctionnement normal de l’estomac après un traitement prolongé aux IPP n’est pas une mince affaire. La naturopathie peut vous aider à mieux vous préparer tout en naviguant sereinement à travers les succès et les embûches de la méthode. Cela nécessite engagement, persévérance et détermination et il est préférable de cheminer lentement et avec beaucoup de patience.